CBPC : MEKA, L'ALTERNATIVE TURQUE

Sur le marché de la fourniture des centrales à béton, situé entre le "low cost" et la haute qualité, Meka présente une alternative particulière. Explications avec Turgay Kurcan, responsable marketing monde du groupe. CBPC : Pouvez-vous présenter l’entreprise Meka ?

Turgay Kurcan : Meka est un spécialiste de l'ingénierie, de la fabrication et de l’assemblage des centrales à béton. Nous sommes basés en Turquie depuis plus de 25 ans. Nous fabriquons sur trois sites différents. A Temelli, près d’Ankara où nous avons une unité de 18 000 m2. Près de la capitale aussi, il y a l’usine d’Ostim, où nous réalisons et nous stockons les pièces de rechanges sur 5 000 m2. Enfin, notre plus gros site de production se situe à Eskisehir, dans le centre de l’Anatolie, avec un parc de 30 000 m2. Chaque année, nous produisons 250 centrales, pour l'essentiel destinées à l’export, puisque 70 % de nos unités quittent la Turquie. Nous avons une gamme qui va de 20 ms/ h à 180 m3/h, mais sur demande, nous pouvons monter jusqu’à 300 m3/h. Nous fabriquons à la fois des centrales fixes et mobiles.

CBPC : Géographiquement, quelle est votre implantation ?

T. K. : Pour le moment, nous ne visons pas directement la France. Aujourd’hui, nous travaillons beaucoup avec l’Arabie Saoudite et l’lrak. Nous avons aussi une forte implantation en Afrique du Nord, au Maroc, en Algerie,en Egypte et en Libye où nous fournissons les grands groupes locaux. Mais nous sommes intéressés par tous les marchés, l’Amérique du Sud par exemple. Pour l’Amérique du Nord, c'est plus compliqué, et en Europe, nous avons dû fournir au maximum 3 centrales. Mais nous allons devenir le fournisseur officiel de Lafarge dans le monde, cela va nous ouvrir des marchés.

CBPC : justement, quelle est votre stratégie commerciale ?

Nous sélectionnons les entreprises que nous fournissons. Nous avons pour habitude de travailler avec les plus grands acteurs. Lafarge est un bon exemple, tout comme Gazprom en Russie ou Quassim Cement dans le Golfe Persique. Nous avons une coordination entre la qualité de nos produits et nos prix. Nous ne sommes pas un opérateur "low cost”, mais nous sommes moins chers que les grands fabricants européens. Du coup, nous travaillons notre image de marque en fournissant les grands groupes, qui font ensuite notre promotion indirectement. Le but est de faire reconnaître notre savoir-faire.

CBPC : Qu'est-ce qui vous différencie des autre acteurs turc?

T. K. : La différence se situe au niveau de notre positionnement. Nous sommes à un niveau intermédiaire. Pour schématiser, notre qualite est pret de Liebherr est plus que les autres acteurs turc. Grâce à l'économie mondialisée, nous pouvons faire baisser les prix sans pour autant en oublier la qualité. Nous avons, par exemple, un partenariat avec Wam. Nous voulons utiliser les meilleurs composants pour nos unités. Pour le reste, les pièces sont de notre fabrication. Ainsi, nous avons décidé de faire nos centrales mobiles entièrement en acier, car la version de départ avec quelques éléments en matériaux composites ne donnait pas entière satisfaction. Nous voulons absolument satisfaire pleinement notre clientèle.

CBPC : Comment rester proche de vos clients ?

T. K. :Nous nous appuyons sur deux axes, le service et le développement. Le service après-vente est très important dans notre métier.Il n'y a pas que la fabrication, la prise en main compte tout autant. Nous installons donc nous-mêmes nos unités. Et nous avons passé un partenariat avec Caterpillar pour assurer le service après-vente auprès de nos clients européens. La Recherche & Développement nous permet également de rester proches de nos clients en collant à leurs besoins. Nous travaillons, par exemple en ce moment, au développement de solutions pour rendre mobile la fourniture de clinker et granulats de nos centrales mobiles. Jusquelà, cela diminuait leur productivité alors qu’elles ont de fortes capacités. Nous cherchons à répondre aux problématiques quotidiennes des utilisateurs. Propos recueillis par Yann Butillon